Internet et les fonds anciens : le cas de la Bibliothèque municipale de Besançon
par Hélène RICHARD (Besançon, Bibliothèque municipale ;
helene.richard@besancon.com).



La ville de Besançon est une ville de 120.000 habitants mais avec une bibliothèque considérée au début de ce siècle comme la cinquième de France. Cette richesse est due, en grande partie, à l'ancienneté de cette bibliothèque. On sait qu'elle a été fondée en 1694 par l'abbé Boisot qui voulait, par cette mesure, assurer la conservation de tous les volumes ayant appartenu au Cardinal de Granvelle qu'il avait pu retrouver et permettre l'instruction des bisontins. La bibliothèque a fonctionné pendant l'Ancien Régime et s'est développée grâce à des acquisitions et des dons. Elle a aussi pu traverser dans de bonnes conditions la tourmente révolutionnaire et bénéficier du soutien de la Ville dès 1803.

En outre, cette bibliothèque a connu une grande cohérence et une grande continuité dans le travail scientifique de ses bibliothécaires depuis le XVIIIe siècle.

Lorsque s'est développé le projet de catalogue collectif de France et la sélection de fonds des bibliothèques municipales pour leur intégration dans cette base, la ville de Besançon a été sollicitée dès la première campagne, en raison de la qualité et de la quantité des collections. Tout de suite, la réponse de la ville a été positive.

Nous pensions en effet :

- que le travail scientifique avait été suffisant pour que nous n'ayons que peu de choses à refaire dans les fichiers (cf. le travail d'un conservateur sur toutes les fiches auteurs et anonymes pour harmoniser les vedettes)

- que cette aide financière de l'Etat nous permettait de prendre en compte des fonds sur lesquels le travail de rétroconversion nous semblait compliqué pour nos seules compétences

- d'accélérer la décision, par la ville, de changer de logiciel pour choisir un logiciel adapté aux besoins de la Bibliothèque d'Etude et de Conservation et en format Unimarc. Nous avions déjà le projet de nous informatiser avec la Bibliothèque Universitaire et l'apport de tout le fonds ancien dans la base n'était pas négligeable.

Le travail préalable a, en fait, été gigantesque :

-tri de fichiers pour extraire les fiches concernées par l'opération financée par les crédits d'Etat, (alors que des entreprises récentes avaient visé le cumul des fichiers et la cohérence des renvois. Cela nous a obligé à reclasser les dites fiches tant que les bases n'étaient pas accessibles pour nos lecteurs)

- datation "à la louche", au pire à un siècle près, de tous les ouvrages "s.d."

La ville s'est associée financièrement à l'opération pour le fonds régional en ajoutant la rétroconversion des dépouillements à celui des monographies pour que cela forme un ensemble et que toutes les nouvelles acquisitions soient traitées sur informatique.

Dans le choix du logiciel, fait en 1993, la présence de ce travail a pesé lourd :

- un critère pour le choix car il fallait un logiciel capable d'exploiter tous les éléments de ces notices et permette l'interrogation sur les ex-libris, sur des mots du titre...

- un élément déterminant pour le calendrier car la ville s'était engagée à vérifier le travail. Il fallait pouvoir le consulter et interroger les bandes livrées par la société de service chargée de cette saisie

Ce catalogue, intégré au catalogue général des Bibliothèques Municipales et Bibliothèques Universitaires a été versé sur le Web en 1996 (http://www.besancon.com).

Mais dès le premier versement des bandes sur notre système (1994) ont commencé les opérations de maintenance. Nous avons privilégié la maintenance sur les parties récentes du catalogue, sur les notices pour lesquelles risquaient de se créer des doublons. Les mêmes priorités ont été retenues pour l'exemplarisation des notices, afin de gérer automatiquement la communication sur place.

Pour les collections anciennes il reste un grand travail : corrections de multiples fautes (de frappe) sur les titres, les noms d'imprimeurs etc. Nous devons souvent repréciser des dates. Nous voudrions aussi ajouter des éléments que contenaient les catalogues imprimés ou les listes systématiques et que l'abandon du cadre systématique a gommés. . Se pose pour nous le problème de la retransmission de ces corrections au CCF. Nous pensons que ces notices sommaires issues de celles du XIXe, voire du XVIIIe siècle, permettent un accès suffisant pour les chercheurs.

Surtout, cet accès informatisé à nos collections permet des accès, jusqu'alors impossibles, aux possesseurs, aux éditeurs, aux mots du titre qui, grâce à des troncatures de toutes sortes permettent une approche par sujets.
Leurs notices étant accessibles à distance, ces fonds retrouvent leur public privilégié , la communauté scientifique internationale. Le nombre de messages qui nous sont adressés par mél et qui concernent nos fonds nous le prouve.
Egalement, nous savons que c'est le catalogue de la Bibliothèque qui, sur le site de la Ville de Besançon est le plus exploité et vous devinez que nous en sommes, à juste titre, très fiers.

Pour visualiser quelques exemples de notices informatisées avec des images associées, cliquez ici !

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