La conversion rétrospective des bibliothèques municipales et le Catalogue collectif de France (CCF)
par Edwige ARCHIER (Paris, BNF, CCF ; edwige.archier@bnf.fr).


PRESENTATION DU CATALOGUE COLLECTIF DE FRANCE ET CALENDRIER DE REALISATION

Le Catalogue collectif de France est un projet interministériel (Ministère de la Culture et Ministère de l’Education Nationale), dont la maîtrise d’ouvrage est confiée à la Bibliothèque nationale de France. Il a fait l’objet d’un appel d’offre sur performances remporté par la société Sema Group et Bull avec Geac en sous-traitance.

Grâce à une interface unique, le Catalogue collectif de France, catalogue virtuel, donne un accès unifié, intégré et gratuit à trois grands catalogues français :

le Système d’information de la Bibliothèque nationale de France
le Système universitaire
le catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties ("BMR").

Il offre 3 grandes fonctions :

un répertoire d’adresses et de services (Répertoire national des bibliothèques et centres de documentation)

l’accès à des références de documents (catalogue virtuel),

la fourniture de documents (consultation sur place et prêt de documents originaux et fourniture de documents de substitution).

Evoluant dans le monde de l’INTERNET, le Catalogue collectif de France s’appuie essentiellement sur deux normes, inscrites dans le cadre de l’interconnexion de systèmes ouverts, l’une concerne la recherche d’informations (Z39.50), l’autre les services de prêt entre bibliothèques (ISO 10160-10161).

Le calendrier de réalisation du Catalogue collectif de France comprend 3 étapes :

La première étape, de juillet 1997 à décembre 1998, a vu l’élaboration de 3 prototypes (prototype global, accès aux catalogues distants, prêt-entre-bibliothèques) et l’ouverture du Répertoire national des bibliothèques et centres de documentation le 9 octobre 1998.

La deuxième étape, de mai 1998 à décembre 1999, valide le choix du logiciel du catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties (prototype de 1 million de notices), et la faisabilité de l’accès à deux catalogues distants : celui du Système d’information de la Bibliothèque nationale de France et celui du Système universitaire.

A l’issue de la troisième étape, dont les instructions viennent de commencer, seront mis en œuvre l’exploitation du catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties, et le système de prêt et de fourniture des documents localisés dans les trois catalogues distants qui composent le Catalogue collectif de France.

Des résultats : http://www.ccfr.bnf.fr

LE CATALOGUE DES BIBLIOTHEQUES MUNICIPALES RETROCONVERTIES OU BMR

En constituant le catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties, la Bibliothèque nationale de France, maître d’ouvrage des rétroconversions, cherchait à atteindre deux objectifs :

Constituer une masse significative de données bibliographiques informatisées dans le cadre du projet du Catalogue collectif de France,

Permettre à la bibliothèque dont le catalogue est rétroconverti d’utiliser des données bibliographiques informatisées pour constituer et mettre à jour son propre catalogue informatisé, quel que soit le système de gestion documentaire utilisé.

Les critères appliqués pour choisir les bibliothèques bénéficiaires étaient les suivants :

- bibliothèque municipale classée,
- avoir un fonds de plus de 20 000 livres anciens,
- avoir un catalogue propre à être saisi : manipulable, lisible et suffisamment complet,
- avoir la possibilité d’intégrer et de créer des notices bibliographiques en UNIMARC,
- disposer d’un encadrement scientifique.

La conversion des catalogues s’est fait en 3 campagnes :

Première campagne : 1992 (Besançon, Dijon, Grenoble, Lyon, Nancy et Nantes),

Deuxième campagne : 1993-1994 (Aix-en-Provence, Amiens, Angers, Arles, Avignon, Auxerre, Blois, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Lille, Mâcon, Marseille, Nîmes, Niort, Orléans, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Sélestat),

Troisième campagne : 1995-1996 (Beaune, Bourg-en-Bresse, Clermont-Ferrand, Dôle, la Rochelle, Limoges, Metz, Montpellier, Nevers, Nice, Roanne, Rodez, Strasbourg, Toulouse, Troyes, Versailles, le Centre régional des lettres de Basse-Normandie, la bibliothèque du Centre d’études médiévales de Poitiers, les bibliothèques de l’Institut Catholique et de l’Institut des sciences de la terre de Lyon, et trois bibliothèques de la ville de Paris : Arts graphiques, Forney et Marguerite Durand).

Au total, 56 bibliothèques concernées, soit 262 catalogues convertis, 2 186 525 notices saisies, pour un coût global de 42 749 272 FF.

Avant de détailler les avantages du catalogue en ligne des bibliothèques municipales rétroconverties, il est utile de reformuler quelques mises en gardes générales :

propres à toute opération de conversion de catalogues : la saisie informatisée des catalogues se fait sans les ouvrages en main. Les notices ainsi récupérées n’ont pas de point d’accès normalisés, ni d’accès sujet ;
et particulières au catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties : pour des raisons complexes de droits liés à l’édition de catalogues d’incunables, peu d’incunables seront signalés dans le catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties. La mention sans lieu sans nom sans date est utilisée couramment dans la description des fonds locaux. En cas de date imprécise, il a été décidé de l’arrondir au millésime : par exemple 16.. est transformé en 1600. L’arobase @ remplace les caractères non latins. Enfin, suite à la pratique des bibliothécaires de ne pas transcrire les titres originaux des ouvrages, mais de les traduire, la langue codée est celle de la notice et non celle du document original.

Un catalogue rétroconverti est un matériau brut : il est recommandé de faire de multiples recherches pour être assuré de la présence ou pas du document recherché.

Les avantages de la mise en ligne du catalogue des bibliothèques municipales rétroconverties se déclinent ainsi :

l’effet de masse, avec la réunion dans un même catalogue de plus de deux millions de notices, appartenant à 56 bibliothèques, réputées pour leurs fonds anciens et/ou locaux ;

l’utilisation d’un logiciel de recherche combinant plusieurs critères : auteur, titre, éditeur ou imprimeur, lieu d’édition, date d’édition, type de document, et plusieurs modes de recherche : mot, phrase, feuilletage ;

la présentation des résultats de la recherche en grappes qui regroupent des notices censées décrire la même œuvre, ou la même édition, ou la même localisation, afin d’en afficher qu’une seule fois les caractéristiques.

Un rendez-vous est pris pour la consultation en ligne du catalogue complet début de l’an 2000, avec en dernier rappel : le catalogue collectif de France n’est pas un outil de recherche bibliographique, mais un outil de localisation !

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